Fabienne, INFJ
Sortir du silence sans parler
Imaginez le tableau : je me pointe à l’école des grands et plus tard à mon travail avec mon piano électrique sous le bras. Et à chaque fois que je veux créer un lien avec quelqu’un, je me mets à jouer quelques notes. Surréaliste, non ?
Bon, j’ai pas osé tenter l’expérience. À la place, je suis revenue au silence. Le silence en fait, c’est juste en apparence. Parce que dans ma tête, c’est une succession de conférences. Des réunions, des discussions, des conversations, des colloques, des séminaires, des dialogues, des monologues, des congrès, des débats, et cetera et blablabla ça ne s’arrête pas. Vache, mais qu’est-ce qu’il cause ce cerveau ! Oh oui, mon Ni est bavard comme une pie. Une pipelette sans limites.
Problème n°1 : Fe veut partager tout ça avec quelqu’un.
Problème n°2 : Comment partager tout ça en mode silencieux ?
À la sortie de la maternelle, mes camarades de classe s’en donnaient à cœur joie avec leurs briques de lego. De mon côté, j’avais découvert un autre jeu de construction très amusant : assembler des lettres, pour fabriquer des mots, des phrases, des textes et aujourd’hui, des pavés. Oui j’ai tout un stock de blocs en vrac. Après quelques échanges épistolaires avec moi, vous avez de quoi réhabiliter la voie romaine entre Reims et Trêves.
L’écriture. Quelle merveilleuse invention ! Quel fabuleux mode d’expression ! Quelle puissance de connexions ! Tout ce qui est compliqué à verbaliser, je peux le rédiger.
Des pensées, des idées, des révélations à ne pas oublier ?
Je peux les noter.
Une envie de faire sourire ou des émotions qui ne veulent pas sortir ?
Je peux les écrire.
Un sujet à creuser, à développer, à re-creuser et à re-développer ?
Je peux tartiner.
Oh mais quel bonheur, cet alphabet est mon sauveur !
Alors oui, depuis que je suis petite, j’écris sans compter. Des lettres illustrées avec des petits dessins, pour ma sœur. Un journal intime, pour moi. Des textes de chansons, pour les gens. Pas tellement de fiction, non, juste quelques nouvelles à l’occasion. Plutôt des réflexions. Un essai sur la non-binarité commencé il y a 20 ans, mais jamais terminé, pour cause d’impossible exhaustivité. Et aujourd’hui, des articles de blog, des scripts de vidéos et des courriers électroniques.
J’ai un faible pour l’écriture musicale, c’est vrai : les rimes, les rythmes, les pieds, les sonorités… J’aime quand ça sonne à l’oral.
Avec Ni-Ti, je deviens fétichiste de l’écrit : sensible au choix de mots, à la structure, et surtout, à la subtilité des idées développées.
Avec Fe, je joue sur la forme pour rendre l’expérience de lecture agréable aux yeux de mon correspondant : format, ponctuation, effets de fonte et espacements.
Expression, connexions, émotions, réflexions, libération, séduction, persuasion, revendication, création, récréation…
Si comme moi vous n’êtes pas une pro de la parole, vous le savez :
nos meilleurs alliés sont bel et bien la plume ou le clavier. Parce que très franchement, la puissance de l’écriture est tout bonnement sans commune mesure.
2 réflexions sur “INTJ – INFJ : EXPRIMER SON MONDE INTÉRIEUR”
Bonjour Fabienne,
Je me présente INTJ 40 ans Nicolas.
Premièrement, je voulais te féliciter pour ta chaîne YT. Tu es très pédagogue et j’adore tes poadcast avec la chouette (j’espère que vous allez continuer à en faire).
Deuxièmement je voulais te parler de ma découverte du MBTI y a 6 mois de cela. Une véritable révélation pour moi.. un mélange de soulagement (je ne suis pas le seule à être comme ça) et de questionnement. Comment une série de questions avaient pu me d’écrire aussi intimement.
Un tas de remise en question.. je pensais que ma réflexion m’avez conduit à une compréhension du monde. Mais finalement tout bon INTJ arrive aux mêmes conclusions que moi.. c’est perturbant.
Comme un bon INTJ je me suis mis a étudier le MBTI matin midi et soir pendant 4 mois pour comprendre son fonctionnement.
Dans un premier temps je suis devenu plus tolérant.. non les gens ne sont pas idiot ils ont juste une appréhension du monde non rationnel.
Malheureusement j’ai beau savoir tout ça et me dire c’est pas de leur faute, je n’arrive pas à trouver les gens différents intéressants.
J’ai besoin de stimulations intellectuelles et même avec toi je serai frustré par ton biais idéaliste.
A quoi bon débattre si les propos ne sont pas rationnel ?
Je me sens plus ligitime de refuser des idées non rationnel qu’une personne qui refuserait des idées non idéaliste.
Dans une vidéo tu faisais le parallèle avec un arc en ciel où l’on devait voir les autres avec des lunettes magique pour voir leur couleur.
Je pense que quand on est INTJ on se sens de couleur blanche (un mélange de toutes les couleurs imprégner en nous mais en mode observation, en retrait).
Discuter avec une personne verte ou rouge c’est frustrant et trop prévisible. Je connais déjà leurs réponses.
As tu déjà vu le film MR Nobody ?
J’ai du le regarder une vingtaine de fois. Je me sens comme lui.
Bonjour Nicolas, merci pour ton commentaire ainsi que pour ton retour sur mon travail et bienvenue 🙂
Oui, ce que tu décris avec ta découverte du MBTI, nous sommes nombreux à l’avoir vécu comme une révélation. Et je suis d’accord avec toi quand tu dis qu’après le soulagement, de nouveaux questionnements émergent. Ça ne finit jamais en fait, on découvre tous les jours, et quelque part, tant mieux.
Concernant ta frustration au sujet de l’irrationalité des êtres humains, je peux très bien comprendre. Malgré mon profil idéaliste, ma part rationnelle est suffisamment présente pour me faire vivre parfois d’intenses contrariétés face à des propos que je trouve incohérents.
Néanmoins, quand on est très attaché au rationnel, cela peut aider de se souvenir que l’être humain est un package complet, avec des parties qui nous stimulent et d’autres qui nous énervent. Mais surtout, garde à l’esprit que notre survie dépend avant tout des parts instinctive et émotionnelle de notre cerveau. Ce sujet sera d’ailleurs évoqué dans le prochain épisode de Ni vu Ni connu 🙂
Les biais, nous en avons tous, idéalistes ou pas. Les profils rationnels ne font pas exception. Le fait d’avoir conscience de ses propres biais et l’acceptation de se remettre en question par rapport à cela fait toute la différence dans les échanges. On transite alors de la lutte d’égos à la conversation ouverte.
Le film Mr. Nobody, je l’ai vu il y a longtemps déjà, et je ne m’en souviens pas très bien à vrai dire. Je crois me rappeler qu’il y a une histoire de choix et de multiples possibilités de vies qui découlent de ces choix, en tout cas si c’est c’est bien ce film-là.