D’après moi, pour pouvoir typer rapidement les gens, il faut déjà être compétent pour les typer d’une manière générale. Le typage rapide n’est pas une version facile ou incomplète du typage long. C’est plutôt l’aboutissement d’un entraînement rigoureux au typage, offrant la possibilité d’effectuer certaines étapes plus rapidement qu’avant et de s’appuyer sur une solide base de données personnelle. Nous y reviendrons dans la partie suivante.
COMMENT DEVENIR UN BON TYPEUR ?
Il serait fort long et fastidieux de lister tous les conseils en lien avec cette question. Je vais donc rappeler ce qui me semble être le point le plus essentiel, puis développer une approche en particulier.
Tout d’abord, un bon typeur connaît les bases théoriques du MBTI sur le bout des doigts. Il est capable de définir correctement les axes des types (I/E, S/N, T/F, P/J), ainsi que les fonctions cognitives (Fe, Ni, Te, Si, etc.).
Il ne confond pas le fonctionnement de chaque lettre ou fonction avec des représentations caricaturales et autres raccourcis de pensée. Inutile de vous lancer dans du typage sauvage avant d’avoir intégré ces notions.
Cela peut sembler évident, je sais… Toutefois, figurez-vous que sur Internet, un nombre affolant d’individus s’autoproclament typeurs du peuple alors qu’ils en sont à « Cette personne aime les maths, elle est
de type T ». Mieux vaut prévenir que guérir.
En outre, je vous livre un conseil de mon cru, qui pourrait changer radicalement votre manière de typer…
Partez toujours du principe que votre interlocuteur est potentiellement de n’importe lequel des 16 types, puis supprimez une à une les possibilités incompatibles avec vos observations. Plutôt que de vous demander « De quel type est cette personne ? », demandez-vous « Quels éléments font que cette personne ne peut pas être de tel type ? ».
En procédant de manière inverse, c’est-à-dire en voyant le type de l’autre comme un néant sur lequel vous allez apposer directement quatre lettres ou fonctions, le risque d’erreur sera plus élevé. Nous avons tous des biais, y compris les praticiens chevronnés : il est difficile de s’empêcher de favoriser certaines interprétations plutôt que d’autres, sous l’influence de notre vécu ou de nos préférences. De ce fait, vous pourriez passer à côté d’une information cruciale et finir avec un typage erroné.
Il est très commun, par exemple, qu’une personne soit typée N car elle déclare avoir beaucoup d’imagination et apprécier la philosophie. Pourtant, ces caractéristiques n’ont rien d’incompatible avec un type S. Typer votre interlocuteur N sans avoir vérifié pourquoi il n’était pas S serait ici une erreur. Parler de choses concrètes lui demande un effort et le fatigue vite ? Il a du mal à ne pas s’exprimer de manière métaphorique, même quand il vaudrait mieux s’exprimer de manière séquentielle et détaillée ?
Il est déconnecté de son environnement et/ou de son corps ?
Dans ce cas, ce n’est sans doute pas un type S. Or s’il n’a pas le genre de difficultés énoncées précédemment, il peut très bien être de type S.
L’esprit humain a naturellement tendance à chercher l’auto-validation.
Si vous désirez voir A plutôt que B au fond de vous, alors, votre inconscient va plus ou moins biaiser votre interprétation de sorte à faire ressortir A. (Même si B conviendrait finalement mieux.) Ce procédé mène à des conclusions confortables, mais souvent objectivement fausses.
En revanche, en essayant de casser vos propres idées, celles-ci n’en deviendront que plus solides et vous gagnerez en efficacité.
13 réflexions sur “MBTI : TYPER LES GENS – 1 ASTUCE, 2 MÉTHODES”
Bonjour, en réponse à Sébastien, je me concentre essentiellement sur les lettres par contre je fais la différence entre l’acquis et l’inné (ce qui se rapproche un peu des fonctions).
J’ai remarqué que dans la vie les gens qui s’en sortaient le mieux étaient J, et qu’à l’inverse les P devaient se faire violence pour avoir une vie bien structurée et obtenir ce qui en découle. De ce fait nombreux sont les P qui vont essayer pendant un moment de leur vie d’effectuer un virement. Ils vont essayer de se cadrer que ce soit moralement pour respecter les règles ou matériellement pour avoir un environnement rangé. Ils peuvent alors passer pour des J. Pourtant ils gardent leur âme de flexibles et se trahissent à leur style vestimentaire bariolé ou leur façon de ne pas réussir à prévoir un planning à l’avance. En effet on n’anihile jamais une lettre totalement ! Ce sont des sorte de P contrariés.
De plus il existe aussi pas mal de N contrariés. Ce sont des gens qui jugeant que leur décalage ne leur rendait pas service ont essayé de coller à une image de S. Bien sûr ces gens n’ont aucune connaissance du mbti mais ils l’ont compris instinctivement. Le monde est dominé par les xSxJ alors nombreux sont les xNxP à rejeter partiellement du moins une de leurs lettres. Néanmoins le naturel reviens au galop dans certaines situations.
Le mieux dans tout ça reste de connaître le passé de la personne. On se rend compte alors à quel point les gens peuvent essayer de se changer pour coller à certains standards qu’ils estiment être la clef de la réussite sociale ou professionnelle. Ce qui est tout de même un peu vrai.
Pour deviner les personnalités des personnes j’ai réalisé que physiquement, à force, dans le timbre de la voix on peut deviner déjà la personnalité(maintenant je ne dit pas que c’est fiable)
De plus l’image que la personne nous envoie (au cotidient) si on voie un côté doue un F si non un T (je ne parle pas de visage neutre car justement beaucoup de F son doué à cacher leurs émotions) parcontre l’expliquer j’aurais du mal…
Extraverti ou introverti on peut le voir dans la façon de communiquer si la personne parle de plusieurs sujets ou aime de changer de collègue c’est souvent un E (bien prendre son temps car les intuitifs eu ils sont caméléon tu penses à un I et non c’est E)
N ou S ça c’est assez basique enfin comme vous dite ça se voit pars la communication les “s” ne supporte pas très long temps les communications abstrait maintenant rien ne les empêches d’en parler mais ou un N dure des heures (pour l’introverti) le S va vite fuir et parler de chose du cotident.. triste…
Pour le P ou le J on peut aussi le voir pars la communiquer. Quand vous lui parler, il vous “juge” ou vous écoute?
Celui qui vous dit quoi faire est le plus souvent un J celui qui vous sourie et sans vraiment quoi dire est plus souvent P.
On peut aussi le voir dans son cotident, est-ce que le “changement” imprévu le frustre?
Si oui, quelle réaction il donne?(biensûr tous le monde est frustré mais le J c’est écrit sur son visage que le P va vite passer à autre chose)
Enfin je fais comme ça et me trompe très rarement maintenant l’erreur est toujours possible et comme j’ai vu dans les commentaires tous dépend se que on recherche aussi si on veux trouver des gens précis on peut vite faire des erreurs donc bien avoir l’esprit au calme avant d’essayer (savoir prendre du recul)
INFJ 5w6 ou 5w4 (sa change)
Merci à toutes les deux pour cet article complet et très intéressant et très pertinent. Je le mets de côté pour le relire régulièrement… Encore ravi de cette belle collaboration
Merci beaucoup Nicolas ! 🙂
Hello,
Je partage 2 erreurs/remarques que j’ai tendance à faire de mon côté, peut-être que je ne suis pas le seul 🙂
1. J’ai tendance à vouloir voir chez les autres (et en particulier chez les gens où j’ai un apriori positif) des caractéristiques proches des miennes. Typiquement, je suis INTJ, et j’ai tendance à vouloir voir des NT plus souvent que la réalité.
2. J’essaye de “pondérer” mon observation avec les stats. Par exemple quand je type quelqu’un INFJ, je me méfie puisque c’est assez rare, donc je challenge mon analyse d’autant plus. Si je type quelqu’un ISFJ, je vais moins me poser de questions.
Voilà. Merci pour l’article et content de votre collaboration 🙂
Hello, JD !
Tes observations sont très intéressantes, merci de les partager ici 🙂
Tu as raison, on peut tous y être confrontés je pense.
Contente que tu sois content 🙂 Au plaisir !
Salut la Chouette, j’ai beaucoup de mal à lire les profils extravertis.
Ils me fatiguent donc je perds patience.
Je les évitent donc je ne peux pas les étudier.
J’ai la sensation de perdre mon temps donc je n’ai aucun intérêt.
Pourtant cela me serait très profitable pour me faire comprendre et pour prévenir les conflits car je ne peux pas toujours les éviter (surtout dans le cadre professionnel).
Aurais-tu une stratégie à proposer (peut-être un peu ludique) pour m’aider à me faire violence?
Je te remercie,
Marie (INTJ)
Bonjour Marie,
D’après ta description, je crois comprendre que tu essayes d’analyser des personnes extraverties de la même manière que tu analyses des personnes introverties : cela risque en effet d’être fatiguant, car leur énergie va beaucoup moins vers l’introspection. Peut-être que tu pourrais trouver une approche spéciale pour les extravertis ?
Tu peux profiter du fait que les fonctions extraverties sont plus faciles à identifier que les fonctions introverties : leurs mécanismes s’expriment directement dehors et pas dans le monde intérieur du sujet. Pas besoin de demander à la personne comment elle perçoit les choses pour connaître sa dominante, il suffit de la regarder tous les jours !
Par exemple, entre un ExxP et un ExxJ, il va y avoir des problématiques vraiment très différentes. Les ExxP sont des observateurs extravertis : ils accumulent un maximum de données (souvent jusqu’à ne plus savoir quoi en faire), ont besoin de renouvèlement régulier, ont du mal à se focaliser et se sentent très contraints par les règles. Tout ce qui leur ferme des possibilités et les empêche d’explorer est une grosse angoisse pour eux.
C’est une énergie très différente de celle des ExxJ, décideurs extravertis dominants. Eux vont être focalisés sur le spectre des pensées et/ou de sentiments des autres et faire des efforts (souvent excessifs, au détriment de leur authenticité) pour s’adapter à l’environnement, aux attentes sociales… Ils vont aussi avoir besoin de contrôler les choses et/ou les gens autour d’eux, faire en sorte que les standards à respecter ne soit pas trop piétinés. (A côté, les ExxP sont bien plus préocuppés par le fait de ne pas être contrôlés !)
Si tu peux déterminer ça, tu auras compris les problématiques les plus importantes dans la vie de la personne E. Au choix : un déséquilibre entre “Accumuler plein de nouvelles informations et expériences/savoir se poser avec, les digérer, les classer, les approfondir” (Se/Ne-dom vs Ni/Si-inf), ou bien déséquilibre entre “S’adapter aux exigences extérieures, standardiser pour améliorer l’efficacité ou l’harmonie/s’assumer et s’exprimer en tant qu’individu unique” (Te/Fe-dom vs Fi/Ti-inf). Les problématiques secondaires, qui découleront de l’axe auxiliaire-tertiaire, seront sans doute plus subtiles à distinguer, c’est vrai : mais déjà, tu auras l’essentiel.
J’espère que ma réponse t’as été utile 🙂
La Chouette
Merci la Chouette ! Je vais mettre ta réponse en application. J’en ai la chair de poule 🙂
Merci La Chouette pour cet éclairage sur la différence de comportement entre ExxP et ExxJ. Ce qui m’amène à la réflexion suivante : pour certaines personnes, la dimension entre P et J est très peu marquée, voire proche de l’équilibre. On sait que la bascule d’un côté où de l’autre change radicalement la quatuor des fonctions cognitives. N’y aurait-il pas une limite dans le modèle quand on a P et J à 50% ? Une sorte de “division par zéro” en quelque sorte !
Et ma 2e question : est-ce que la difficulté du typage ne viendrait pas d’une ou plusieurs dimensions peu marquées ? En particulier, cette fameuse dimension P/J, mais pas que.
Merci d’avance.
Bonjour Sébastien !
A titre personnel, je pense que les pourcentages obtenus lors d’un test ne sont pas à prendre au pied de la lettre, car ils ne sont pas forcément représentatifs de notre fonctionnement réel.
Par exemple, au MBTI officiel, j’ai obtenu un axe S/N plutôt équilibré (60 % N, 40 % S), alors que dans la réalité, j’ai un très gros déséquilibre entre mon N-dom et mon S-inf. C’est juste que mes comportements observables ne reflètent pas explicitement ce déséquilibre. Avec ma fonction Te, je cherche naturellement à mettre en application mes idées, ce qui rajoute des « points » au S sur certaines questions. (Parce que dans la version simpliste de la dichotomie, agir sur la réalité c’est S.) Le test ne vérifie pas si mon besoin de chercher l’application vient d’une fonction S ou de ma fonction Te… C’est pareil pour l’axe J/P. Avoir un axe J/P équilibré au questionnaire ne veut pas forcément dire qu’on n’est pas très J ou très P dans son fonctionnement. A noter que l’inverse peut aussi arriver. Par exemple, j’ai obtenu un T très marqué au test, alors que dans la réalité, mes fonctions Te et Fi sont plutôt équilibrées. (On m’a souvent prise pour une INFJ.)
Je préconise de regarder les fonctions cognitives (Fe, Fi, Ne…) plutôt que les lettres pour se typer. Les lettres sont une version simplifiée pour expliquer le modèle de manière rapide et superficielle à quelqu’un qui ne connaît pas du tout. Mais dès qu’on veut aller plus en profondeur, comme tu dis, cela trouve très rapidement ses limites.
Du coup, les tests sont un moyen d’élager les possibilités, c’est juste une première étape : ce qui permet vraiment de typer, c’est l’observation du fonctionnement à l’échelle de sa vie, quelles sont ses problématiques dominantes, qu’est-ce qui lâche en premier quand on est fatigué/stressé… (L’avis des autres est indispensable aussi, car quand on a toujours vécu avec tel fonctionnement, c’est tellement naturel et évident qu’on a tendance à ne plus le remarquer.)
Merci La Chouette ! Réponse très claire 🙂
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